Être artiste

La balance de l'artiste, 2014 ©Céleste

La balance de l’artiste, 2014 ©Céleste

« Ni artisan, ni courtisan ;
ni homme de lettres,
ni savant ; ni diplomate,
ni aventurier, mais un peu de tout cela selon les cas, il 
[l'artiste] n’avait pas le choix, dès lors qu’il avait cessé de se reconnaître dans le rôle obscur de l’artisan, qu’entre la soumission à un modèle emprunté, et l’insoumission. » écrit Nathalie Heinich, chercheuse au CNRS, à propos des artistes au XVIIe siècle, dans son essai Être artiste (Éd. Klincksiek). Le livre, structuré en 50 questions, permet de comprendre les évolutions du statut d’artiste (en Europe), et le glissement au cours des siècles de l’artisan à l’artiste, autrement dit du métier (corporatiste) à la profession (libérale), puis « de la profession —à la postérité, dématérialisée et résumée par un nom : c’est le règne de la signature. » : c’est-à-dire là où nous en sommes aujourd’hui. À lire pour s’y retrouver dans le flou de cette activité, et connaître les origines et les contours d’un statut qui n’est pas figé dans le temps.