Tentes de clochards, hortensias, lac d’Islande et glycine d’automne

peintures huile camille fontaine céleste

Vue d’atelier, 2014 ©Céleste

À gauche : Deux tentes de clochards devant le Palais de Tokyo ; puis le petit, c’est Hortensias ; à droite Glycine d’automne ; en bas Lac d’Islande. En haut, collées au mur, images de sujets éventuels : Toile d’araignée, Mur de briques, etc.

Colorée Sonia Delaunay

sonia delaunay illustration aquarelle celeste

Sonia Delaunay, aquarelle, 2014 ©Céleste

Colorée, mais culottée aussi, Sonia Delaunay ! Elle touche à tout, avec talent, et sans complexes : peinture, décor, édition, mode, costumes, publicité… Une grande source d’inspiration pour ceux qui aiment tout faire comme moi ! Et ce sans avoir à choisir un domaine plutôt qu’un autre. J’ai essayé ici de peindre son nom à sa manière. Redécouvrez sa foisonnante production à l’exposition « Sonia Delaunay. Les couleurs de l’abstraction » au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris du 17 octobre 2014 au 22 février 2015.

De l’illustration à la peinture

Fronton pelote basque, illustration, peinture, Céleste

Fronton de pelote basque, processus de l’illustration à la peinture, acrylique sur toile, 46 cm x 38 cm, 2014 ©Céleste

Travaillant sur une nouvelle série de peintures, j’ai cette image de fronton de pelote basque à peindre. La première version (en haut à gauche) donne une image lisse, réaliste et bien finie : parfaite pour une illustration. Mais cette image n’est pas destinée à illustrer un livre sur la pelote basque car je l’ai choisie en tant que sujet d’une peinture : et pour qu’elle existe en tant que tel, il faut lui donner plus de matière, casser les lignes régulières et les aplats nets (peinture finale en bas à droite).
Je constate cependant que la version illustrative passe beaucoup mieux à l’écran…
À la différence des peintures, qui malheureusement ou heureusement, doivent être vues en vrai pour être pleinement appréciées.

L’illustre boutique

illustre boutique, ©Céleste

L’illustre boutique, feutres, gommettes, 2014 ©Céleste

L’illustre boutique, passage du Grand Cerf à Paris (2ème arrondissement), propose des illustrations contemporaines en séries limitées et signées par leurs auteurs à prix très abordables (20-50€), et aussi des cartes et des cahiers ainsi que le magazine Georges (magazine pour « des petits pas trop petits ni trop grands » plein de beaux dessins !). L’endroit idéal pour un cadeau original. http://www.lillustreboutique.com

Être artiste

La balance de l'artiste, 2014 ©Céleste

La balance de l’artiste, 2014 ©Céleste

« Ni artisan, ni courtisan ;
ni homme de lettres,
ni savant ; ni diplomate,
ni aventurier, mais un peu de tout cela selon les cas, il 
[l'artiste] n’avait pas le choix, dès lors qu’il avait cessé de se reconnaître dans le rôle obscur de l’artisan, qu’entre la soumission à un modèle emprunté, et l’insoumission. » écrit Nathalie Heinich, chercheuse au CNRS, à propos des artistes au XVIIe siècle, dans son essai Être artiste (Éd. Klincksiek). Le livre, structuré en 50 questions, permet de comprendre les évolutions du statut d’artiste (en Europe), et le glissement au cours des siècles de l’artisan à l’artiste, autrement dit du métier (corporatiste) à la profession (libérale), puis « de la profession —à la postérité, dématérialisée et résumée par un nom : c’est le règne de la signature. » : c’est-à-dire là où nous en sommes aujourd’hui. À lire pour s’y retrouver dans le flou de cette activité, et connaître les origines et les contours d’un statut qui n’est pas figé dans le temps.

Real Humans

Portrait d'Anita/Mimi dans la série Real Humans, 2014 ©Céleste

Portrait d’Anita/Mimi dans la série Real Humans, 2014 ©Céleste

Pour ceux qui l’ont ratée, la saison 1 de Real Humans est rediffusée sur arte depuis le 10 avril. La saison 2 commence le 15 mai. C’est bien plus qu’une simple série divertissante qui raconterait des événements entre humains et robots (qu’on appelle ici hubots). Cette série soulève beaucoup de questions philosophiques. Le magazine Philosophie en parle d’ailleurs avec un article : Les robots arrivent et aussi: Transhumanisme : faut-il avoir peur de l’avenir?
Si vous commencez par revoir le premier épisode, vous allez vite devenir accro.
Une machine qui vous répète : « Je suis là pour votre bien » ? Pas si sûr…

Hiroshima mon amour

Emmanuelle Riva dans Hiroshima mon amour, d'Alain Resnais, 1959, feutre, 2014 ©Céleste

Emmanuelle Riva dans Hiroshima mon amour, d’Alain Resnais, 1959, feutre, 2014 ©Céleste

Là, c’est Emmanuelle Riva dans Hiroshima mon amour quand elle vient de crier « Que j’ai été jeune un jour ! »
(ce qui réveille éventuellement le spectateur).
La première fois que j’ai vu le film, c’était à Paris. Je lui avais trouvé un style japonais, exotique.
Puis je l’ai revu à Tokyo et j’ai trouvé le film incroyablement français, germano-pratin (ceci n’ayant pas une connotation négative), exotique dans l’autre sens.
À Tokyo j’ai compris pourquoi l’homme japonais répète : « Tu n’as rien vu à Hiroshima ». C’est vrai qu’elle n’a rien vu. Elle est étrangère. Elle est habitée par son passé de Nevers.

Le titre du film en japonais est  二十四時間の情事 (24 jikan no jôji) : Une liaison de 24 heures (autrement dit un titre romanesque n’évoquant pas le lieu d’une guerre).

L’Amant

Jane March dans L'Amant, film de J-J Annaud, 1992, d'après le roman de Marguerite Duras, feutre, 2014 ©Céleste

Jane March dans L’Amant, film de J-J Annaud, 1992, d’après le roman de Marguerite Duras, feutre, 2014 ©Céleste

Jane March crève l’écran dans L’Amant, le film de Jean-Jacques Annaud adapté du roman de Marguerite Duras. « C’est donc pendant la traversée d’un bras du Mékong sur le bac »…. Duras (dont on fête le centenaire de la naissance cette année) écrit: « Je porte une robe de soie naturelle, elle est usée, presque transparente. Avant, elle a été une robe de ma mère, un jour elle ne l’a plus mise parce qu’elle la trouvait trop claire, elle me l’a donnée. Cette robe est sans manches, très décolletée. Elle est de ce bistre que prend la soie naturelle à l’usage. C’est une robe dont je me souviens. Je trouve qu’elle me va bien. »
L’Amant
, prix Goncourt 1984, est publié aux Éditions de Minuit.

La chouette de Bill Viola

Vue dans l'expo Bill Viola, Grand Palais, 2014 ©Céleste

Vue dans l’expo Bill Viola, Grand Palais, stylo, 2014 ©Céleste

Chris Marker avait sa chouette, voici maintenant celle de Bill Viola qui apparaît dans son installation The Sleep of Reason (1988). Dans une salle, trois murs blancs. Contre le mur de face une commode sur laquelle sont posés une lampe, un réveil, un moniteur et un vase avec des fleurs. Sur la télé en noir et blanc, on voit un homme en train de dormir. Puis, rupture brutale sonore et visuelle : la salle se retrouve plongée dans le noir et sur les trois murs est projetée une image en couleurs du rêve du dormeur pendant quelques secondes. La chouette est l’une de ces images. Les images de rêve dans le noir alternent avec le retour à la réalité des murs blancs, de la commode, du dormeur. C’est la pièce que j’ai préférée dans l’exposition Bill Viola qui se tient au Grand Palais jusqu’au 21 Juillet 2014. Les dernières œuvres de l’exposition sont quant à elles techniquement tellement parfaites qu’il leur manque cette part de légèreté, de spontanéité utiles à l’imaginaire.
Pour finir, cette citation de l’artiste :

« Le paysage est le lien entre notre moi extérieur et notre moi intérieur »
« In short, landscape is the link between our outer and inner selves ».